Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

samedi 29 octobre 2011

Proposition de lecture : la tactique et les opérations à travers l'histoire de l'armée israélienne


Nous vous proposons dans la rubrique "A lire" un ouvrage dense et riche en enseignements, "Tsahal, nouvelle histoire de l’armée israélienne" de Pierre Razoux (éditions Tempus, 2006).
Au-delà de l’analyse politico-stratégique qu’il apporte, ce livre détaille surtout les évolutions d’une armée israélienne qui doit, en fonction des époques, des adversaires potentiels, des opportunités et des progrès techniques, faire évoluer ses matériels, sa doctrine, son entraînement pour faire face aux divers conflits du Proche-Orient. L’auteur, en s’appuyant sur de nombreuses cartes, comptes-rendus d'opérations et témoignages, narre les grandes et petites batailles de Tsahal, ses échecs et ses victoires qu'elles se déroulent au niveau du bataillon, de la brigade ou de la division ou du commando de forces spéciales. Une lecture incontournable pour mieux appréhender l'emploi combiné des fonctions opérationnelles, l'impact du facteur culturel sur la conduite de la guerre ainsi que l'influence du chef dans la saisie des opportunités.

jeudi 27 octobre 2011

Conduire la guerre : vision tactique versus vision opérative

L’exemple du front de l’est pendant la seconde guerre mondiale

« Un général allemand, adorateur de la seule déesse Tactique, se ferait damner pour réussir un Kessel[1], un général soviétique, formé à l’école opérative, résistera aux sirènes du coup d’aubaine pour rester fixé sur la part qui lui revient dans la planification générale ».[2]

C’est une fois de plus en relisant cette phrase de Jean Lopez et en écoutant les débats autour de ces notions que je me suis interrogé sur la valeur de ces deux visions dans la conduite de la guerre et la mise en œuvre d’une opération. Il s’agit donc de savoir si le niveau opératif, bien souvent décrié en France comme dans certaines armées européennes, a prouvé son efficacité ou démontré son échec. Nous verrons, par conséquent, au travers de l’exemple du front de l’est pendant la seconde guerre mondiale, que les deux notions sont complémentaires mais, qu’objectivement, c’est bien la vision d’ensemble opérative qui permet le succès, à long terme, tout en favorisant la concentration des efforts afin de contraindre la volonté ennemie et obtenir l’effet final recherché.

dimanche 23 octobre 2011

Histoire bataille et mise à jour des rubriques de votre blog...

Chers lecteurs,

Cette semaine, nous vous proposons une nouvelle bataille et ses enseignements. Il s'agit des combats de Gettysburg en 1863 pendant la guerre civile américaine. Sur le plan tactique, cette confrontation permet d'évoquer le rôle des appuis, l'importance de l'initiative, différents modes d'action pour l'attaque et la défensive et enfin l'importance des forces morales dans la victoire. Comme promis dans un précédent "post", les pages de la rubrique "batailles et enseignements" disposent maintenant de cartes vous permettant de suivre, avec davantage de facilité, les différents temps de la manoeuvre des belligérants.
En ce qui concerne la rubrique "Paroles de chef" vous pourrez lire, dès aujourd'hui, une citation du spécialiste de l'approche indirecte en tactique, Sir Liddell Hart, qui met en avant l'exemple mongol pour illustrer quelques principes. Bonne lecture...

jeudi 20 octobre 2011

Retour sur le cauchemar aéroporté de l’armée rouge en 1943

Péninsule de Boukrine,  septembre 1943

En lisant le dernier ouvrage de l’historien et spécialiste de la seconde guerre mondiale Jean Lopez[1], j’ai été surpris de découvrir un épisode peu connu du front de l’est du dernier conflit mondial, à savoir, l’échec d’une opération aéroportée soviétique de grande ampleur. En effet, si on relate souvent les parachutages allemands de Hollande et de Crête, ceux des Alliés en Italie, en Normandie ou pendant « Market Garden », on estime que l’armée rouge n’a jamais utilisé comme telles ses unités parachutistes.
Pourtant, la tentative de septembre 1943 d’envoyer des forces aéroportées en masse sur le Dniepr démontre la volonté de la Stavka[2] de retrouver sa liberté d’action grâce à ses formations légères aéroportées, à un moment critique de l’offensive de la 40ème armée en Ukraine.
L’échec terrible de cette opération mérite donc une analyse attentive des circonstances, de la planification, des modes d’action utilisés et des enseignements propres à cette bataille et ce, en s’appuyant largement sur les écrits de J.Lopez.

mardi 18 octobre 2011

Débat : le best-seller des Wargames sur la seconde guerre mondiale, « Mémoire 44 » est-il un outil efficace pour l’apprentissage de la tactique ? (Fin)


Avant de mettre un terme à cette série de « posts » consacrée au jeu « Mémoire 44 », et afin de répondre au dernier commentaire publié par un lecteur concernant la formalisation voire l’illustration des principes de la guerre ou de la tactique au travers du Wargame, je souhaitais évoquer une récente publication.
Cette dernière, réalisée par un auteur de nombreux manuels de référence dans le monde des jeux, Alexis Beuve, est mise à l’honneur par les concepteurs du jeu « Mémoire 44 ». Il s’agit du « Guide tactique et stratégique » pour « Mémoire 44 ».
Cet ouvrage, remarquablement illustré par des parties et des scénarios empruntés à l’histoire militaire de la seconde guerre mondiale, concrétise, selon moi, le trait d’union, le lien ténu entre l’apprentissage de la tactique et l’approche ludique du jeu.
En effet, en introduction, l’auteur définit son approche de la tactique comme étant « l’optimisation des opérations sur le champ de bataille, la manœuvre et l’utilisation des armes à bon escient » (c'est-à-dire le propre du chef et de la science militaire) et celle de l’échelle stratégique comme « le meilleur moyen de gérer le score, la victoire à tout prix, la prise de risque ou la prise en compte du temps » (c'est-à-dire l’essence du joueur mais aussi l’art ou le style du général).
A. Beuve, comme s’il mettait en place une méthode d’élaboration de décision opérationnelle, décrit de quelle façon lire la carte et le terrain (couloirs de pénétration appelés « zones d’influence », obstacles, zones urbaines…), comment  analyser le dispositif ennemi, ses forces et ses faiblesses mais aussi rechercher un mode d’action le plus efficace possible avec les moyens dont on dispose. En déroulant des parties comme la percée de Sedan, l’assaut d’Iwo Jima ou le débarquement de Sword Beach, l’auteur montre l’importance, en conduite, des appréciations de situation à chaque tour et des choix du joueur, décisions qui conditionneront l’issue d’un combat ou la prise d’un objectif plus tard dans le jeu. Il en va de même des cartes « action » de chaque joueur qui sont autant d’opportunités ou de risques à prendre.
Le bilan des parties demeure en outre un outil précieux car il est comparé systématiquement avec les faits réels de chaque bataille afin d’en tirer des enseignements.
Enfin, il est surprenant de constater que l’auteur choisit une structure « asiatique » pour enseigner les principes à respecter ou à connaître. Ils sont nommés « proverbes pour mieux jouer » et sont autant de maximes qui évoquent les écrits de Sun Tsu ou encore le recueil des 36 stratagèmes chinois. On voit donc apparaitre des phrases comme « Il faut garder l’esprit troupier » pour inciter le joueur à utiliser son infanterie, ou également « les blindés sonnent toujours deux fois » pour rappeler que les unités de chars ont la capacité d’exploiter dans la profondeur voire, pour finir, « attaquez l’artillerie adverse avant les assauts d’infanterie ou jamais »  pour souligner la force d’attrition des appuis en amont de l’action.
Cet article clôt ainsi, pour le moment, la série de « posts » relatifs à « Mémoire 44 » mais je pourrai bien sûr répondre à vos commentaires sur le sujet tout comme aux développements futurs que vous souhaiteriez mettre en ligne.

lundi 17 octobre 2011

L'expérience australienne de contre-insurrection au Vietnam 1966-1971

Certains historiens ou militaires évoquent de plus en plus souvent l’expérience méconnue des troupes australiennes pendant la guerre du Vietnam et, en particulier, leur faculté d’adaptation à ce type d’engagement ainsi que leurs modes d’action spécifiques. Ces derniers sont ainsi décrits comme ayant été efficaces, du moins plus efficaces que la majeure partie des opérations menées par l’armée américaine. De la même façon, il est intéressant de constater que le format du corps expéditionnaire australien, ainsi que les missions et la zone d’engagement confiées, possèdent de fortes similitudes avec ceux, par exemple, de la TF La Fayette déployée actuellement en Afghanistan.
Il s’agira donc de déterminer, en quelques lignes, si cette expérience historique peut apporter des enseignements tactiques à l’aune des engagements français face à un adversaire de type insurgé.

dimanche 16 octobre 2011

Histoire bataille et mise à jour des rubriques de votre blog...

Chers lecteurs,

Aujourd'hui, mise à jour des rubriques "Paroles de chef" et "Batailles et enseignements" avec une citation du général Patton, visionnaire du combat blindé à quelques jours de la percée des panzers allemands à Sedan, surprenant les chefs français qui demeureront à cette époque prisonniers de leurs postes de commandement et d'une doctrine défensive anachronique.
Concernant la bataille proposée cette semaine, il s'agit d'une embuscade réalisée de main de maître par Hannibal, combat victorieux sur les légions romaines qui préfigure le succès de Cannes quelques semaines plus tard.
Bonne lecture et à vos commentaires...

jeudi 13 octobre 2011

Débat : le best-seller des Wargames sur la seconde guerre mondiale, "Mémoire 44", est-il un outil efficace pour l'apprentissage de la tactique? (partie 2)

Tout d’abord merci aux deux lecteurs qui ont donné leur point de vue concernant l’utilisation du jeu "Mémoire 44", son ergonomie, ses atouts et inconvénients dans l’application des principes de la tactique.
De mon point de vue, ce Wargame, derrière une apparente simplicité, recèle un véritable intérêt pour ceux qui souhaitent pratiquer ou comprendre la tactique. En effet, chaque scénario s’appuie sur un référentiel historique réel, une bataille, une campagne, une action particulière sur une zone d’engagement pour lesquelles les enseignements donnent déjà, aux joueurs, une illustration de principes et de modes d’action qui sont bien ou mal utilisés par les acteurs de l’époque. Aussi, considérant que "Mémoire 44" donne l’opportunité de prendre du recul sur l’évènement, je fais mienne cette citation du colonel Suire (écrivain militaire français des années 1960):« l’histoire militaire permet d’apprendre à sentir et penser en soldat, tout en dominant la variété des techniques et la rigidité des règlements ».
Dans un autre registre, comme le fait observer un des commentaires, les différentes extensions du jeu permettent de complexifier raisonnablement les règles, d’apporter davantage de réalisme et font apparaître des unités nouvelles et diversifiées : forces spéciales, appui aérien, sapeurs, armes anti-char…Le milieu est évolutif, au travers, notamment, d’éléments nouveaux comme la météo, la jungle, le désert, les obstacles particuliers naturels ou artificiels que sont les falaises, les tranchées, les zones minées ou les lignes der chemin de fer. Enfin, à ceux qui considèrent que l’utilisation de cartes ou de dés pour résoudre les mouvements ou les combats limitent le libre arbitre du joueur, je rappelle que Clausewitz, mais aussi d’autres penseurs, mettaient en avant, dans la conduite de la guerre, les phénomènes de brouillard (difficultés à connaître la situation réelle du champ de bataille) et surtout de frictions. Ces dernières, dans la réalité, limitent la liberté d’action du chef et apparaissent sous plusieurs formes: influence du terrain ou du climat, réactions improbables ou résistance accrue de l’ennemi, problèmes de transmissions ou de compréhension des ordres, retards logistiques, problèmes techniques, camouflage, actions de déception.
Dès lors, je milite clairement pour une plus grande diffusion de "Mémoire 44" auprès de ceux qui souhaitent apprendre ou mettre en œuvre la tactique, d’autant que les concepteurs du jeu eux-mêmes cherchent à approfondir cet aspect militaire comme je vous en ferai part dans un prochain message.

lundi 10 octobre 2011

Du nouveau dans la rubrique "A lire"...

Après la "Guerre sans haine" de Rommel la semaine dernière, nous vous proposons la lecture du livre d'Erik Durschmied "Le facteur climat"(éditions Lattès, 2004). Ce recueil de campagnes et de batailles historiques connues ou plus iconoclastes met en avant l’influence du terrain et de la météo sur la préparation, la conduite ou l’exploitation d’une manœuvre. L’auteur souligne la nécessité d’anticiper la friction liée aux évènements naturels par la bonne connaissance du milieu, l’adéquation des moyens à l’environnement et la planification rigoureuse des opérations.

dimanche 9 octobre 2011

Les méthodes extrêmes des sud-Coréens pour s’assurer de l’ardeur au combat de la population ?

Nous publions aujourd’hui une réflexion très intéressante du commandant Yann Couderc qui s’interroge sur l’équipement a priori paradoxal de l’armée sud-coréenne avec, en filigrane, les principes de Sun Tsu.
Un aspect de l’armée sud-coréenne m’intrigue, et je ne suis pas sûr d’avoir la bonne explication :
En Corée du Sud, la majorité des divisions d’infanterie ne disposent pas de moyens de locomotion autonomes (hors unités d'appui et de soutien). L'essentiel des unités se déplacent donc à pied ou sont statiques. Lorsqu’une unité doit absolument être bougée, des éléments de transport organiques au corps d’armée sont alors ponctuellement utilisés. La doctrine d’emploi, fournie par les Américains, est pourtant celle d’une guerre mobile. Officiellement, les militaires sud-coréens expliquent que cette situation paradoxale est due au manque d’argent. Cette réponse me paraît cependant surprenante pour une armée aussi moderne et pourvue de moyens…
Ne pourrait-on alors pas envisager que les dirigeants politiques et militaires, craignant que le moral des troupes actuelles soit sujet à caution en cas d’attaque du Nord -à l’instar de ce qu’il fut lors de la Guerre de Corée- pourraient ainsi estimer plus « productif » d’obliger les troupes à tenir le terrain en évitant de leur donner les moyens de freiner un peu trop dans la profondeur ?...
Comme le disait Sun Tzu :
« On jette [ses hommes] dans une situation sans issue, de sorte que, ne pouvant trouver le salut dans la fuite, il leur faut défendre chèrement leur vie. […] Quand [le général] mène ses hommes au combat, c’est comme s’il leur retirait l’échelle sous les pieds après les avoir fait grimper en haut d’un mur. »
Yann COUDERC

Débat : le best-seller des Wargames sur la seconde guerre mondiale, "Mémoire 44", est-il un outil efficace pour l'apprentissage de la tactique? (partie 1)

Le jeu "Mémoire 44", de quoi s'agit-il ?
Développé à l'occasion du 60ème anniversaire des Débarquements et de la Libération de la France, le jeu retraçait initialement les évènements clés et les batailles de juin 1944 à décembre 1944, depuis le débarquement de Normandie jusqu'à la bataille des Ardennes et la libération de Strasbourg. Avec ses extensions, il aborde désormais le front de l'Est, l'Italie, l'Afrique du Nord et le Pacifique. De nombreux scénarios sont disponibles dans le jeu et en ligne sur le site officiel.

"Mémoire 44" se joue donc avec des dés, des cartes de commandement (pour activer des unités) à partir d'un plateau permettant une grande modularité du terrain (relief, coupures humides, forêts, zones urbaines, ponts, obstacles naturels ou artificiels ...). Vous disposez d'unités d'infanterie, de blindés, d'artillerie voire, de troupes spécifiques (génie d'assaut, partisans ...) que vous mettez en oeuvre avec des règles faciles à assimiler en quelques parties.
Tout semble donc en place pour permettre, tout en prenant plaisir à rejouer des campagnes militaires, connues ou non, la mise en  pratique de principes et modes d'action tactiques proches de ceux qui sont au coeur des opérations réelles (concentration des efforts, manoeuvre, utilisation des appuis, défense dans la profondeur, contre-mobilité ....). Néanmoins, certains joueurs, issus des armées, mettent en avant la part trop importante du hasard et une certaine simplicité des règles qui nuisent au réalisme. Avant de vous livrer mon point de vue dans un nouveau post et tâcher de répondre à ces critiques, j'attends vos commentaires et votre expérience pour nourrir le débat sur l'intérêt de ce jeu et des Wargames en général dans le cadre de l'apprentissage de la tactique et des enseignements de l'histoire militaire. A vos claviers ...

mercredi 5 octobre 2011

Proposition de fiche de lecture de l'ouvrage "La guerre sans haine" dans la rubrique "A lire..."

Sujet et idée(s) maîtresse(s) de l’ouvrage :
Il s’agit de la réédition des carnets de guerre d’Erwin ROMMEL qui avaient disparus des librairies depuis 1950. Dans cette ouvrage l’officier allemand décrit et commentent les opérations auxquelles il participe ou qu’il conduit de 1940 à 1943 en France et en Afrique du Nord.
Intérêt dans la réflexion sur la tactique et l’art opératif
Très descriptifs et écrits dans le feu de l’action par le maréchal ROMMEL, ces textes sont abondamment annotés par une jeune historienne, Berna GUNEN, et par Maurice VAISSE spécialiste de la seconde guerre mondiale. L’ouvrage est ainsi une source importante d’informations sur l’histoire militaire des évènements décrits, à savoir la campagne de France, et en particulier la Blitzkrieg menée au travers des Ardennes, mais aussi sur les opérations de l’Afrika Korps de 1941 à 1943 de la Cyrénaïque à la Tunisie en passant par le désert libyen. Les carnets mettent en exergue les préoccupations et les réflexions d’un jeune officier général à la tête d’une division puis du commandant de théâtre allemand pour l’Afrique au sein d’une coalition soutenue et appuyée par l’armée italienne. Les principes et enseignements édictés par Erwin ROMMEL, au regard des situations stratégiques et tactiques qu’il rencontre, méritent d’être étudiés, l’auteur rappelant des principes bien connus ou battant en brèche des doctrines, des modes d’action voire des stratégies considérées comme académiques. Enfin, il analyse avec beaucoup de justesse les difficiles relations politico-militaires qui conduisent à l’élaboration des axes stratégiques et des objectifs nationaux. Permettant d’aborder le point de vue d’un officier allemand, cet ouvrage relativise notre vision de la seconde guerre mondiale dont l’histoire a souvent été écrite par les nations victorieuses de 1940. Il rappelle à chacun les enjeux de la guerre et la responsabilité des hommes politiques et des chefs militaires dans la conception et la mise en œuvre de la guerre. Enfin, ce livre se parcoure comme une fresque historique romanesque avec ses rebondissements, ces scènes d’action et sa description humaine de la camaraderie militaire.

Réflexion sur le facteur culturel dans la guerre et la conduite des opérations...

Pour Lénine, les guerres sont le reflet des peuples qui les mènent. Dans ce contexte, chacun s’accorde à dire aujourd’hui que les solutions aux conflits asymétriques se trouvent donc dans la capacité à dépasser un mode de pensée militaire occidental. Ce dernier admet en effet que la victoire ou la bataille décisive tient lieu de fin en soi, la supériorité technique et les principes séculaires étant les garants du succès. Pourtant, l’histoire et l’analyse de nombreux auteurs semblent démontrer que la compréhension ou l’influence des facteurs culturels conditionnent souvent le succès et l’échec à l’échelon tactique comme au niveau opératif voire stratégique.
Dans ce cadre, afin de mettre en perspective les opérations contemporaines, il paraît intéressant d’étudier tout d’abord l’influence des sociétés dans l’action du soldat, puis d’étudier comment la prise en compte, par le chef militaire, d’une culture étrangère est déterminante pour la planification d’une opération et, in fine, sur la réussite de sa mission.

lundi 3 octobre 2011

Histoire bataille et mise en place des rubriques du blog

Chers lecteurs,

A l'occasion de l'ouverture du blog "L'écho du champ de bataille", nous vous proposons cette semaine dans la rubrique Paroles de chef une citation de Napoléon relative aux forteresses, aujourd'hui les points d'appui dirions-nous. La lecture de la réédition des carnets du maréchal Rommel sur ses campagnes de France et d'Afrique du Nord vous est suggérée dans la rubrique A lire... afin de redécouvrir les principes tactiques de ce prestigieux chef de guerre au coeur du désert libyen par exemple. Enfin, la rubrique Batailles et enseignements se met en place avec l'évocation des combats de Khalkhin Gol en 1939 sur la fontière sino-soviétique entre l'Armée Rouge et les troupes nippones. Cet onglet sera bientôt incrémenté de cartes et de plans.

Ouverture du blog "L'écho du champ de bataille"

Chers lecteurs,

C'est avec grand plaisir que j'ouvre aujourd'hui mon blog "L'écho du champ de bataille" consacré aux questions de tactique, de stratégie, d'emploi des forces et de doctrine. Ces sujets seront étudiés sous l'angle principal de l'actualité et de l'histoire militaire avec le souci d'éviter toute polémique tout en apportant des idées neuves et des analyses de bon aloi. Bonne lecture à tous et à vos commentaires.
Frédéric Jordan