Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

vendredi 30 décembre 2011

Revenons sur l’intervention soviétique en Afghanistan : le livre de Mériadec Raffray.


Dans la continuité des réflexions consacrées aux conflits asymétriques, nous vous proposons, cette semaine, dans la rubrique « A lire » l’ouvrage de Meriadec Raffray « Afghanistan, les victoires oubliées de l’Armée rouge ».
Ce livre, fort bien documenté, revient sur les opérations soviétiques du théâtre afghan entre 1979 et 1989 et démontre qu’il faut sortir de la vision stéréotypée d’une Armée rouge vaincue, voire humiliée par la guérilla des Moudjahidines.

En effet, alors que les soldats soviétiques avaient débuté la campagne selon une doctrine et une planification propres aux combats conventionnels, la 40ème Armée[1] a rapidement fait preuve d’une remarquable faculté d’adaptation tant dans ses modes d’action que dans ses équipements ou dans l’entraînement. Ainsi, des unités aéromobiles ont été créées avec succès pour faire face à la menace insurrectionnelle dans un milieu difficile et montagneux mais aussi peu pourvu en lignes de communication terrestres. De même, l’action des forces spéciales le long de la frontière pakistanaise, dans le but de tarir le flux de ravitaillement logistique des rebelles, a bien failli mettre un terme à l’action des insurgés. A noter également, la mise en place de postes avancés, le long des axes,  qui  a permis de sécuriser les routes principales même si certaines régions (vallée du Panshir) sont restées aux mains de groupes armés et des sanctuaires inviolés. Dans un autre registre, la formation de l’armée de la république populaire d’Afghanistan est une réussite et elle tiendra tête encore plusieurs années aux différentes factions combattantes. Mériadec Raffray met donc en avant les enseignements des forces soviétiques leçons que tireront également deux décennies plus tard les forces de l’OTAN même si le contexte international et régional ainsi que l’adversaire ont évolué ou se sont transformés.
L’Armée rouge avait donc réussi à faire vaciller l’insurrection tout en mettant en place une planification des opérations permettant l’atteinte de l’effet final recherché politico-stratégique : un retrait tactique progressif des troupes soviétiques qui n’aura jamais été, sur le terrain, la déroute dépeinte à l’époque par les médias. Un livre à ne pas manquer.

Source image : Larousse.fr


[1] 40ème Armée soviétique en charge du théâtre afghan.



1 commentaire:

  1. Livre acheté. Très intéressant. Un conflit peu connu et qui mérite de l'être.

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