Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

jeudi 28 mars 2013

Avant d'en finir avec les principes : Liddell Hart

 
Avant d'aborder le dernier principe tactique français, la concentration des efforts et ce, afin de traiter ultérieurement de la logistique mais aussi des principes de la guerre venus de l'étranger (Russie, Chine, Etats-Unis,...), je souhaitais évoquer un penseur militaire du XXème siècle : Liddell Hart. Mon propos n'est pas de revenir sur son travail dans sa globalité, en particulier l'approche indirecte, mais uniquement de citer quelques unes de ses convictions quant au succès d'une campagne. Il s'agit ainsi de provoquer la réflexion, comme le débat, pour démontrer ou contester le fait que la tactique demeure, dans ses fondements, un art aux formes diverses, aux influences multiples ou encore aux perceptions différenciées.

dimanche 24 mars 2013

Mise à jour du blog.

 
Comme à l'accoutumée, les rubriques de votre blog sont mises à jour avec l'actualité historigraphique et militaire du moment. Cette semaine, je vous propose, toujours en filigrane de notre thématique liée à la surprise et aux principes de la guerre, un ouvrage et une exposition.
Il s'agit tout d'abord de la réédition des "Carnets secrets" de Patton présentée et annotée par Boris Laurent (éditions du Nouveau Monde). L'auteur reprend les correspondances et les commentaires de ce célèbre général dont la fougue, la culture historique et tactique en feront l'un des plus grands capitaines du second conflit mondial. Chef charismatique voire "habité", comme il se plaît à le croire, il défendra, jusqu'à sa mort accidentel, l'idée selon laquelle "les guerres sont menées grâce aux armements, mais ce sont les hommes qui les gagnent. C'est l'état d'esprit des soldats qui permet de remporter la victoire."

jeudi 21 mars 2013

Principe tactique : l'économie des moyens.

Comme annoncé précédemment, nous reprenons notre réflexion sur les principes tactiques tels que définis en France et ce, en détaillant leur définition, leurs procédés particuliers ainsi que leurs applications concrètes sur le champ de bataille. Après avoir développé la liberté d’action, clef de voûte de l’art de la guerre, nous évoquons aujourd’hui l’économie des moyens.
Elle est décrite dans les documents doctrinaux comme la répartition et l’application judicieuses des moyens en vue d’obtenir le meilleur rapport capacités/effets pour atteindre le but assigné. Il s’agit donc de mettre en œuvre, de déployer les unités ou encore les équipements, au bon endroit, et surtout au bon moment. Ce choix, dans l’espace et dans le temps, demeure crucial quand on construit, en tactique, le mode d’action adapté à l’ennemi, au terrain, aux circonstances, à l’environnement (technique, humain, physique voire immatériel) comme aux contraintes politico-militaires (règles d’engagement, coalitions,…). Aussi, verrons-nous que ce principe doit reposer sur la modularité, l’articulation des forces mais également sur un soutien adapté.


jeudi 14 mars 2013

Camille Rougeron : la réflexion méconnue d’un stratège iconoclaste.



Voici le premier article de notre nouvelle thématique avec un article sur un stratège innocent que j'ai publié il y a deux jours sur le blog de "l'Alliance géostratégique".
 
Camille Rougeron aura connu deux guerres mondiales et, jusqu’à sa mort en 1980, réfléchira et écrira sur les questions de stratégie, de tactique ou d’armement. Polytechnicien brillant, il apparaît, par ses analyses iconoclastes, comme un visionnaire mais surtout comme un homme qui refuse le conformisme des idées militaires des époques qu’il traverse. Raymond Aron, qui préfacera quelques-uns de ses écrits, considère pour sa part que : « Nul n’est plus expert que M. Camille ROUGERON dans l’art de battre en brèche les idées reçues, de remettre en cause les évidences ou les prétendues évidences ». C’est peut-être une des raisons qui explique pourquoi, malgré une œuvre prodigieuse (plusieurs ouvrages, des centaines de publications, des articles ou des chroniques dans de grands quotidiens comme « L’illustration » ou « Le Monde »), ce penseur de la guerre n’a que rarement été entendu pour faire évoluer les outils ou les modes d’action de l’outil militaire français, que ce soient dans les années 1930 comme en pleine guerre Froide. Peu étudié, seule une professeure d’histoire, Claude Abzac-Epezy, s’est saisie de cette personnalité hors du commun.
Aussi, alors que le nouveau Livre blanc de la Défense et de la Sécurité nationale est annoncé dans les semaines à venir, mais également au moment où les adversaires potentiels, aux contours protéiformes, font preuve d’une réactivité fulgurante sur des théâtres d’opération aux échelles démesurées, il m’est apparu intéressant de revenir sur les idées de ce stratège méconnu mais qui aurait été probablement inspiré par le contexte militaire contemporain.

dimanche 10 mars 2013

Mise à jour du blog. Nouvelles thématiques.

Comme je le fais régulièrement, les rubriques de votre blog sont actualisées afin d'introduire les articles à venir. Cette semaine, nous allons ainsi reprendre notre étude des principes de la guerre, initiée il y a quelques semaines, avec la "Liberté d'action" et poursuivre sur la "concentration des efforts" et "l'économie des moyens". Nous reparlerons de la surprise et de l'innovation tactique au travers de la guerre du Kippour en 1973 (fiche bataille) et nous évoquerons un stratège français méconnu (j'entretiens à dessein le suspense en ne vous divulguant pas son nom). Dans ce cadre, dans la rubrique "Paroles de chef", je vous propose une citation du colonel Ardant du Picq, fervent théoricien des forces morales et influenceur de la pensée militaire française avant 1914 qui insiste sur l'imprévu au combat : "En étudiant les combats antiques, on voit que c'est presque toujours une attaque de flanc ou de queue, un effet de surprise quelconque qui gagne les batailles (...), Xénophon a dit quelque part : quelque chose que ce soit, ou agréable ou terrible, moins on l'a prévue, plus elle cause de plaisir ou d'effroi. Cela ne se voit nulle part mieux qu'à la guerre où toute surprise frappe de terreur ceux même qui sont de beaucoup les plus forts".
De la même façon, dans la rubrique "Mémoire et évènements", nous vous invitons à découvrir le site internet du musée de la bataille des Ardennes, celle de 1944, où les forces allemandes surprirent le commandement allié par une offensive blindée violente et hivernale qui aurait pû modifier le visage de la fin de la guerre. Cette campagne fera également l'objet d'une étude prochaine en même temps qu'une fiche de lecture sur la réédition récente des carnets personnels du général PATTON. Bonne lecture...

lundi 4 mars 2013

Le « Joint operational access concept » (JOAC), réalité opérative ou coup de bluff face au risque chinois d’A2AD ?

 
Je vous propose un article que j'ai fait paraître il ya quelques jours sur le blog de l'Alliance géostratégique, communauté à laquelle j'ai l'honneur d'appartenir depuis quelques semaines maintenant.
Alors que les tensions en Mer de Chine ne cessent de retrouver de la vigueur et que la République populaire de Chine met en avant ses efforts militaires et le développement d’une marine de guerre de haute mer avec des ambitions (avérées ou non) de moyens aéronavals, le Japon semble, quant à lui, se tourner vers les Etats-Unis et leur nouvelle pensée opérative de JOAC. Cette réflexion présentée en 2011 par le secrétaire à la Défense américain Léon Paonetta doit devenir la parade des stratégies d’« Anti-Accès » et d’« Air Denial (A2AD) » mis en œuvre par des pays qui cherchent à esquiver la puissance militaire et technologique américaine en cas de conflit ouvert.
En première approche, c’est davantage l’effet d’annonce qui a semble-t-il primé à Washington alors que la conjoncture économique pèse sur les budgets militaires, que les Etats-Unis cherchent à désengager leurs troupes de champs de bataille complexes et que les opinions publiques sont réticentes à voir mourir leurs soldats loin des frontières nationales. Les responsables de la Défense ont peut-être cherché à renouer avec le succès psychologique et tactique de l «Air Land Battle » qui devait, dans les années 1980, sonner le glas de la supériorité conventionnelle soviétique en Europe.