Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

mardi 30 juillet 2013

Tactique soviétique en 1966 : un combat interarmes maîtrisé (1).


J’initie aujourd’hui une série d’articles consacrés à l’armée de terre soviétique à la fin des années 1960 grâce à une lecture approfondie des textes de référence doctrinaux rédigés, en 1966, par les autorités militaires de Moscou.
Au-delà de l’intérêt purement historique sur l’art militaire des forces de l’URSS en pleine guerre froide, ces documents montrent une réflexion aboutie sur les modes d’action à mettre en œuvre pour obtenir une victoire tactique rapide face à l’adversaire et ce, avec une coopération interarmes efficace et organisée. En laissant de côté l’utilisation de l’arme nucléaire au profit des forces conventionnelles, la doctrine de cette époque semble bénéficier de l’héritage de la riche pensée militaire soviétique des années 1930, tout comme de l’expérience acquise pendant le second conflit mondial face aux Allemands.
Aussi verrons-nous que pour l’armée Rouge, l’attaque dans la profondeur, sur un rythme élevé, demeure un procédé majeur et qu’elle s’accompagne d’un rôle prépondérant du feu pour appuyer des manœuvres simples mais pragmatiques.

jeudi 25 juillet 2013

De l'autre côté du miroir, la vision d'un soldat allemand à Omaha Beach le 6 juin 1944.



Comme nous l'avions fait en évoquant le témoignage d'un officier du Vietminh pendant la guerre d'Indochine afin de recueillir sa perception tactique de ce conflit asymétrique en Asie du sud-est : http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2012/01/de-lautre-cote-du-miroir-la-vision-dun.html, nous repassons de l'autre côté du miroir. Cette fois, nous bénéficions du récit d'un jeune soldat allemand, Franz Gockel, affecté en 1944 à l'ouvrage fortifié WN62 du "Mur de l'Atlantique". Son poste se situe sur ce qui allait devenir, le matin du 6 juin 1944, la plage d'"Omaha Beach". Ce vétéran, qui a depuis tissé des liens très forts avec les soldats américains qui ont débarqué face à lui, détaille sa formation de combattant, sa vie quotidienne, l'état d'esprit de son unité, le renforcement des défenses côtières et enfin les circonstances du violent combat qui débuta le "D.Day". Loins de certaines images d'Epinal sur cette bataille, ses propos relatent les forces et les faiblesses des unités allemandes tout comme la puissance de l'assaut allié mais aussi la résistance organisée des défenseurs.

lundi 22 juillet 2013

Résistance face à l'occupant : enseignements tactiques (2).

Nous poursuivons notre étude des modes d'action de la guerre clandestine que mène la Résistance française face à l'occupant allemand mais aussi contre le gouvernement de Vichy.
2-La nécessité d'unir les mouvements.
Face au développement des réseaux de résistants, à celui des maquis et devant une certaine anarchie dans la collecte du renseignement ou dans les opérations armées, les Alliés et les responsables des FFL (Forces françaises libres) soulignent rapidement la nécessité de coordonner cet ensemble disparate.
Jean Moulin, qui a tenu tête aux troupes allemandes alors qu'il était préfet de l'Eure-et-Loir en 1940, rentre en contact avec les chefs principaux des grands mouvements comme Henri Frenay ou François de Menthon. Il rejoint ensuite Londres le 25 octobre 1941 et offre ses services au général De Gaulle qui le nomme délégué du comité national français en zone libre (ZL). Parachuté en Provence le 2 janvier 1942, sa mission consiste à fédérer les principaux mouvements majoritaires de cette ZL et à mettre sur pied une armée clandestine.

vendredi 19 juillet 2013

Résistance face à l'occupant : enseignements tactiques (1).


Alors que depuis quelques jours, le 27 mai, date anniversaire de la création du CNR (conseil national de la résistance) par Jean Moulin, est devenu la journée de commémoration nationale de la Résistance française, il m'est apparu intéressant de revenir sur les diverses missions de cette "armée des ombres". En effet, loin de certaines images d'Epinal, les réseaux ont fait évoluer leurs modes d'action au cours du temps, en fonction de leur niveau de développement mais aussi de la réaction allemande, des besoins des Alliés ou encore des équipements mis à leur disposition.
S'ils ont tâtonné à partir de 1940, les Résistants se sont peu à peu structurés cherchant principalement à entraver la liberté d'action de l'occupant ou à favoriser la collecte du renseignement, d'abord de manière anarchique puis avec la recherche d'un effet final recherché centralisé.


mercredi 17 juillet 2013

Retour sur la toile, bilan et salon du livre militaire à Coëtquidan.

Après quelques jours de pause opérationnelle et un peu de repos estival, "L'écho du champ de bataille" reprend le "sentier de la guerre" pour vous proposer réflexions, lectures et études sur l'histoire militaire et, en particulier, sur la tactique, la stratégie et l'art opératif. Tout d'abord, un petit bilan après cette année scolaire bien remplie. Votre blog enregistre aujourd'hui, avec 1 an et 9 mois d'existence, près de 120 000 connexions, entre 200 et 400 visiteurs quotidiens et des articles qui remportent de larges succès :
Mais également bien d'autres sur les problématiques liées à l'artillerie, celles traitant de la stratégie anti-accès, de Verdun, de l'armée sénégalaise ou des grandes batailles de l'histoire (Koursk, Wagram, ...). Le blog a également eu l'honneur d'être intégré au sein de la communauté de "L'Alliance géostratégique" dont la richesse et la diversité en ont fait un acteur incontournable de la toile, reconnu et largement suivi. Le fil twitter de votre blog, quant à lui, https://twitter.com/echochampbatail, atteint maintenant 342 abonnés et 948 tweets, tous en lien avec nos articles mais aussi largement élargis aux autres acteurs de la réflexion historique ou militaire sur internet. Aussi, je vous remercie de votre fidélité, de vos commentaires souvent pertinents, ou suscitant ma curiosité, voire élargissant mon champ de recherche. L'année qui s'annonce nous permettra donc d'aborder de nouveaux sujets et d'approfondir les domaines que nous avons déjà évoqués tout en explorant encore un peu plus les enseignements de l'histoire-bataille.
Pour cette reprise, je vous invite à visiter, pour ceux qui passeraient en landes bretonnes, le 4ème salon international du livre militaire qui met en avant les auteurs français et étrangers issus du monde de la défense. Cette année, ce salon se déroule sous le patronnage du général Macary, lauréat des cadets 2012, pour son livre sur les liens entre argent et guerre dans l'histoire. En suivant le lien ci-après, vous pourrez découvrir les nombreux auteurs présents ainsi que leurs ouvrages, tous d'une grande qualité ou forts de témoignages poignants comme "Cyberstratégie" de Bertrand Boyer, "Leclerc" de Karine Donate ou "Sun Tzu en France" de Yann Couderc.
http://www.calameo.com/read/000461091fc83d315fecf.
Bonnes vacances à ceux qui y sont encore et bonnes lectures ou visites...

samedi 6 juillet 2013

Défense militaire de Paris : perspective historique.


 

Aujourd’hui encore, la défense (ou la conquête) des zones urbaines et, en particulier, celle des grandes agglomérations, demeure une préoccupation des militaires engagés dans des villes de plus en plus nombreuses et aux échelles démesurées. Ces dernières années d’ailleurs, que l’on évoque Sarajevo, Mogadiscio, Grozny, Kaboul, Bagdad ou Falloudjah, la guerre en ZURB a ouvert de nombreux débats doctrinaux ainsi que des évolutions techniques importantes. Plus loin dans le passé, certaines cités ont été le centre de gravité de batailles ou de conflits conventionnels, voire asymétriques, et ce, au travers d’exemples célèbres comme Troie, Carthage, Orléans, La Rochelle, Madrid, Stalingrad et Berlin.
Aussi, était-il intéressant d’analyser les choix tactiques opérés au cours des âges pour défendre une ville majeure face à des adversaires aux modes d’action différenciés. Paris et son histoire tourmentée apparaît alors comme une illustration concrète de cette recherche d’un système défensif efficient. Par conséquent, nous verrons que cette défense s’est fondée sur la topographie des lieux mais aussi sur la volonté de freiner ou d’arrêter l’ennemi potentiel au plus loin des premières habitations, avec des effectifs parfois réduits et des armements limités. Nous observerons également que nombre de projets militaires ne seront jamais achevés au bénéfice de déploiements de circonstance.

jeudi 4 juillet 2013

Wagram : fête de l'artillerie.


Hier soir, mercredi 3 juillet 2013, l'Ecole de l'artillerie fêtait l'anniversaire de la bataille de Wagram remportée par Napoléon (et ses canons) sur les Autrichiens en 1809, comme nous l'évoquions dans un article publié dans la rubrique "Batailles et enseignements" de votre blog.
Fiche bataille sur Wagram.
A cette occasion, les artilleurs de l'armée de Terre ont organisé une université de l'artillerie à Draguignan consacrée à la coopération interalliée dans le domaine des appuis feux et du renseignement d'origine image (drones) avec le concours d'officiers allemands et britanniques ainsi que de représentants de la brigade franco-allemande. Chaque nation a ainsi pu partager sa perception de l'interopérabilité, ses modes d'action, ses structures ainsi que ses évolutions à cours et moyen termes (acquisition du drone Watch Keeper par la France par exemple).
Le nouveau musée de l'artillerie a également été inauguré en présence du chef d'état-major de l'armée de terre, lieu de mémoire très riche pour une arme qui a traversé les âges et a su évoluer au rythme de la conflictualité et des progrès techniques.
Enfin, une cérémonie nocturne a clos cette journée avec l'évocation des combats de Wagram, la mise à l'honneur des régiments de l'arme et la remise de décorations, pour les actions collectives conduites en Afghanistan, aux étendards des 40ème régiment d'artillerie (unité héritière du 40ème RANA de la 2ème DB du général Leclerc) et du 68ème régiment d'artillerie d'Afrique.
Cet évènement rappelle l'importance des appuis pour garantir le principe de liberté d'action du chef interarmes tant dans l'acquisition des objectifs que dans les effets variés apportés par les feux sol-sol et sol-air dans les engagements d'hier, d'aujourd'hui et de demain.