Bienvenue sur l'écho du champ de bataille

« L’écho du champ de bataille » a pour ambition de vous proposer à la lecture et à la réflexion des contributions sur des sujets relatifs à la stratégie, à l’art opératif, à la tactique et plus largement sur l’engagement et l’emploi des armées. Ces brèves, illustrations ou encore problématiques vous seront livrées sous le prisme de l’histoire militaire mais aussi sous celui des théâtres d’opérations d’hier, d’aujourd’hui, voire de demain. Des enseignements de grands chefs militaires de toutes les époques aux analyses polémologiques prospectives en passant par la doctrine ou aux équipements des forces françaises et étrangères. Gageons que vous aurez plaisir à lire ces articles ou à contribuer au débat. Bonne lecture…

mercredi 29 juillet 2015

A lire : Opération Serval, notes de guerre du général Barrera


Début 2013, la France s’engage au Mali pour neutraliser les djihadistes qui menacent Bamako et surtout les populations civile de cette région du Monde. Le général Barrera prend le commandement de l’échelon tactique aéroterrestre de cette opération. Il nous livre aux éditions du Seuil son témoignage de chef et d’homme sur cette épopée moderne dans un milieu désertique extrême et face à un adversaire asymétrique d’un nouveau type, fanatisé, drogué mais qui demeure redoutable dans les actions de combat, les embuscades ou les attaques suicide.
Cet ouvrage souligne les qualités techniques, tactiques et humaines du soldat français héritier d’une longue histoire militaire, fier de son engagement pour la Nation et endurant face à l’adversité, au milieu du désert, dans des combats au corps à corps au milieu de rochers brûlants.
Le livre met parfaitement en évidence, avec des termes accessibles à tous les profanes des questions de défense, l’importance de la préparation opérationnelle, de l’entraînement, des réflexes acquis en métropole pour s’adapter à la menace, à la mission et aux circonstances.

mardi 21 juillet 2015

Exposition aux Invalides : dans l'honneur et par la victoire.


Du 27 juillet au 04 octobre 2015, le musée de l'Armée propose une nouvelle exposition consacrée à l'ordre de la Libération (en image la croix de la Libération), cette prestigieuse décoration qui n'aura été décernée qu'à 1 038 personnes, 5 villes et 18 unités combattantes. Elle a récompensé ceux qui ont œuvré pour la France Libre et contribué à libérer le territoire national par leur engagement, leurs actions ou leurs faits d'armes. L'unique grand maître de cet ordre combattant aura été le général De Gaulle lui-même qui a créé cette décoration le 16 novembre 1940 à Brazzaville au Congo afin de distinguer la poignée de Français qui avaient décidé de poursuivre la lutte.
Les unités concernées sont issues des trois armées avec, en particulier des régiments provenant de la 2ème DB (501ème RCC, RMT) qui s'est illustrée de l'Afrique à Strasbourg ou de la 1ère BFL (13ème DBLE) héroïne de Bir Hakeim. Le sous-marin Rubis comme le régiment de chasse Normandie-Niemen l'ont également reçue. A noter que Winston Churchill se l'est vue décerner par le général De Gaulle lui-même, illustrant par là la complicité et les liens particuliers qui ont unis, malgré les tempêtes, les humeurs et la guerre, ces deux hommes charismatiques.
Quant aux villes concernées, elles représentent des libérations ou combats symboliques comme ceux de Paris ou du maquis du Vercors.
Une exposition qui revient donc sur les qualités de résilience et de résistance des Français libres et de nos forces armées face à la défaite de 1940 comme nous le décrivons dans certaines articles de votre blog, à lire ou relire ci-dessous. Bonne visite à ceux qui pourront en profiter.
 

mercredi 15 juillet 2015

La première guerre mondiale au jour le jour : juin-juillet 1915.


 
Nous renouons avec notre témoin privilégié du premier conflit mondial, le lieutenant-colonel ROUSSET, ancien professeur de tactique à l'Ecole supérieure de guerre avant 1914.
Début juin, les forces italiennes paraissent progresser avec rapidité dans le Trentin alors que les Russes font effort pour reprendre l'initiative. L'auteur condamne, à juste titre, l'ordre du consul allemand à Caïffa en Syrie qui a fait profaner les tombes des soldats de Bonaparte. Il diabolise ainsi, une fois de plus, un ennemi déjà accusé d'utiliser les gaz asphyxiants en dépit de toutes les lois de la guerre ou qui bombarde la cathédrale de Reims (la propagande s'intensifie encore un peu plus). La traduction d’un carnet d’un officier allemand mort semble montrer un effondrement moral des soldats adverses d’un bataillon, déduction généralisée à toute l’armée allemande sans précaution aucune par notre observateur averti, les troupes françaises étant persuadé d’avoir une supériorité notable en la matière avec l’héritage d’Ardant du Picq. L'effet dévastateur de la doctrine de l'offensive à outrance du début du conflit se poursuit.

mercredi 8 juillet 2015

L’impasse de la doctrine du général Douhet et ses effets sur l’arme aérienne.


 
C’est en relisant une vieille édition de 1935 du livre du colonel P.Vauthier préfacée par le maréchal Pétain sur la doctrine de guerre du général Douhet que j’ai pu constater combien cette vision de la guerre avait ces limites. En effet, il est curieux de constater que cet art de la guerre douhetien, malgré ses imperfections flagrantes, a influencé la guerre aérienne, d’abord pendant le second conflit mondial avec les abus du Bomber command allié (destruction des villes d’Hambourg et de Dresde) mais également dans les conflits qui ont suivi. Comment donc ne pas évoquer, dans ce cadre, les campagnes aériennes massives qui ont été lancées sur le Nord-Vietnam dans les années 1960-1970 (opération Rolling Thunder), la première guerre du Golfe en 1991, les bombardements pour le Kosovo en 1999, en Libye en 2011 ou les frappes du moment contre le groupe Daech. Ces opérations à dominante aérienne ont toute pour point commun d’avoir eu des résultats mitigés mais d’être les héritières de la pensée du général italien Douhet. Nous allons donc essayer de comprendre pourquoi les principes de ce théoriciens des années 1920-1930 ont eu et continuent d’avoir un tel impact sur la polémologie occidentale et nous analyserons ces concepts pour tenter de définir les faiblesses intrinsèques à ce corpus doctrinal.
 

dimanche 5 juillet 2015

Exposition "coups de pinceaux" au musée de l'artillerie.

 

A l'occasion de la fête de Wagram à l'école d'artillerie de Draguignan, commémoration annuelle qui salue cette victoire de Napoléon sur les Autrichiens en 1809 grâce notamment à la "grande batterie" de 112 canons concentrés par l'Empereur, le musée de l'artillerie a inauguré, le 2 juillet 2015, l'exposition "Coups de pinceaux, des peintres montrent la guerre".
Comme l'explique le conservateur dans le journal de l'exposition, les œuvres permettent d'insister sur le lien entre l'artiste et la guerre avec la volonté de "créer sans trahir" en gérant le rapport entre la réalité et l'esthétisme et ce, tout en témoignant du pire sans tomber dans la laideur. Les nombreuses peintures ou sculptures présentées montrent l'évolution de cet art en lien avec l'histoire militaire, depuis les scènes antiques glorifiant les héros jusqu'aux opérations contemporaines en passant par les monarques mis en scène pour des raisons politiques ou les illustrations des combats des deux conflits mondiaux.